Un beau témoignage

Soeur Jeanne Bertrand, soeur de la croix, nous livre son témoignage et son amour passionnée pour l’Eglise. Bel exemple d’ouverture d’une religieuse de 91 ans “branchée” qui garde le souci  de porter le monde et l’Eglise dans sa prière.

Sur le chemin de l’Eglise, cité du Dieu vivant.
Ayant grandi dans une famille profondément chrétienne, j’ai toujours été attirée par les célébrations liturgiques, les grandes fêtes solennisées par le chant et plus particulièrement le chant grégorien dont l’amour m’a été transmis par mon père qui faisait partie de la chorale dès l’âge de 10 ans. Cet attrait a été entretenu aussi par la formation religieuse donnée par les religieuses enseignantes de ma paroisse. Cette petite graine semée en nos cœurs d’enfants a germé imperceptiblement. Entrée au noviciat des Sœurs de la Croix, j’ai eu la grâce de rencontrer une maîtresse de novices, passionnée de liturgie. Elle a soigné la préparation des fêtes pour nous conduire au mystère de l’Eglise, le cœur de sa vie, cette Eglise qui nous a engendrés à une vie nouvelle par le baptême. Je voudrais relever les événements marquants que j’ai eu la grâce de vivre sur mon chemin de l’amour de l’Eglise.

[singlepic id=421 w=150 h=150 float=left] [singlepic id=422 w=150 h=150 float=left] [singlepic id=423 w=150 h=150 float=left]Après les événements douloureux de la guerre qui avait détruit la chapelle de la Maison Mère, la congrégation a fêté sa reconstruction avec le privilège d’une consécration, célébrée le jeudi de l’Ascension 30 mai 1957. Je garde un souvenir inoubliable de ces cérémonies qui m’ont fait prendre conscience d’être une pierre vivante de cette construction dont la pierre angulaire est le Christ.

Autre événement :

Le 28 juillet 1957, j’ai eu la grâce de participer, à la cathédrale de Strasbourg,  aux célébrations du 7ème  dimanche après la Pentecôte, dans le cadre du congrès national de Bible et Liturgie. A retenti le chant de l’Introït « Omnes gentes plaudite manibus » de manière à vous marquer par l’universalité de l’Eglise. J’ai vécu cette célébration comme un avant-goût de la liturgie céleste « comme le dira plus tard la Constitution sur la liturgie de Vatican II au n° 8.

Et j’en viens au bonheur d’avoir vécu le temps du Concile Vatican II. Sans bénéficier encore de tous les moyens médiatiques d’aujourd’hui, nous avons pu suivre son déroulement par la presse. Nous avons reçu chacune un exemplaire des textes. « Peuple de Dieu, peuple sacerdotal » voilà la définition de l’Eglise dans Lumen Gentium ; voilà notre nom, le titre de noblesse de baptisés.
Le plus beau cadeau de ma vie, la Bible grâce à la Constitution « Dei Verbum » qui nous a rouvert l’accès à la Parole de Dieu. Je me suis réjouie de tous les efforts faits pour commémorer le cinquantenaire du Concile.

Membres de l’Eglise, par le baptême, nous ne pouvons pas rester indifférents à ce qui fait  sa vie dans le monde où nous vivons (cf Gaudium et spes). J’ai suivi avec beaucoup d’intérêt les travaux du Synode sur la nouvelle évangélisation en notant bien que nous sommes invités à renouveler notre foi et notre rencontre avec le Christ dans l’Eglise. J’ai essayé de partager cet intérêt avec mes sœurs, en résumant quelque peu les 58 propositions de ce synode.

Oui, bénie sois-tu sainte Eglise, gardienne de la foi ! En communion avec toute l’Eglise nous accueillons avec foi et confiance, le Pape François, que l’Esprit Saint vient de désigner pour mener la barque de Pierre.

Sœur Jeanne Bertrand